Retour à la case départ. Après trois ans de rapprochement diplomatique, économique et sécuritaire, le Rwanda et la RDC ont multiplié ces dernières semaines les invectives et menaces, sur fond de résurgence de la rébellion du M23 dans l’Est, donnant l’impression d’un véritable retour en arrière. La rapidité avec laquelle la situation s’est envenimée n’a pas manqué d’alerter l’Union africaine (UA) et l’ONU. Dès le 29 mai, le Sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’UA, s’est dit « gravement préoccupé par la montée des tensions entre le Rwanda et la RDC ». Dès le lendemain, il encourageait son homologue João Lourenço à poursuivre ses efforts de médiation.
La confiance de Kagame
Président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) depuis novembre 2020, le chef de l’État angolais se retrouve donc de nouveau dans la peau du médiateur. « Il est très respecté par Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Il peut peser pour apaiser les tensions entre Kinshasa et Kigali », veut croire un ancien ministre de Joseph Kabila. « Qui d’autre que lui ?, interroge de son côté un diplomate onusien en poste dans la région. Les autres voisins de la RDC auraient forcément fait l’objet de suspicions. Le Kenya par exemple aurait pu prétendre à ce rôle. Mais la façon dont le dialogue de Nairobi s’est déroulé n’a pas plu à tout le monde. »