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Dieu tout-puissant : quand les religieux influent sur le politique
« Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux […]. Un temps pour se taire et un temps pour parler. » Fridolin Ambongo Besungu connaît par cœur ces quelques lignes de l’Ecclésiaste. Mais pour lui, « le temps pour se taire » ne dure jamais longtemps.
Le cardinal Fridolin Ambongo semble douté d’un franc-parler irrépressible. Lors d’une visite à Kikwit, le dimanche 29 mai, il s’exprime sans détours. « Les Congolais sont parmi les peuples les plus malheureux de la terre », lance-t-il. Conspuant l’état de la route entre Kikwit et Kinshasa, distantes de quelque 500 kilomètres, il déplore les conditions de vie de certains de ses concitoyens et les appelle « à agir ». « Nous devons rester là à ne rien faire ? Non ! poursuit-il. Pendant que le pays est en danger, nous passons la plus grande partie de notre temps à discuter sur les postes, sur l’argent, sur un peu de dollars. » Et le frondeur de prélat de conclure : « Si c’est ça le paradis, je préfère ne pas y aller. »
Pour le pouvoir de Félix Tshisekedi, le répit aura donc été de courte durée. Le voici à nouveau violemment pris pour cible par le chef de l’Église congolaise. « Je suis une sentinelle », assume l’intéressé. Déjà, lors des derniers mois de l’année passée, les deux institutions s’étaient accrochées.
Si c’est ça le paradis, je préfère ne pas y aller