Le patron de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) est accusé de ne pas avoir payé ses impôts entre 2006 à 2009, pour un total représentant environ 3,8 millions d’euros. Et avec les pénalités, la somme réclamée à Samuel Eto’o atteint en réalité 8 millions d’euros.
Le principal intéressé, qui risque une peine de prison ferme, se défend de toute fraude fiscale. Selon ses conseils, il serait l’une des victimes de José Maria Mesalles, son avocat espagnol, à qui il avait délégué le pouvoir d’acheter, de vendre, d’effectuer des virements, de gérer son patrimoine et, donc, de s’acquitter de ses obligations fiscales. L’ancien footballeur, notamment passé par le FC Barcelone et le Real Madrid, lui aurait ainsi confié tout ce qu’il a gagné pendant une partie de sa carrière espagnole.
Détournement et escroquerie
Selon nos informations, en 2002, Samuel Eto’o acquiert 99,97 % des parts de l’entreprise Bulte 2002 Empresarial SL, propriétaire d’immeubles à Majorque et au Cameroun. Mais quelques années plus tard, il se rend compte que ses parts ne représentent plus que 1 % du capital. José Maria Mesalles les a en fait rachetées à travers un ensemble de montages financiers frauduleux.
L’ancien attaquant dépose alors plainte pour détournement et escroquerie en bande organisée. Le 3 juillet 2013, le juge Joaquin Aguirre condamne José Maria Mesalles au pénal pour fraude fiscale, escroquerie, détournement de fonds. Au civil, le gestionnaire doit également verser 18 millions d’euros de dommages et intérêts au footballeur. Mais l’avocat, ayant organisé son insolvabilité, n’a jamais rien versé à sa victime.
Après Lionel Messi…
Eto’o réclame, avec ses conseils, l’application de la décision de justice reconnaissant la responsabilité civile et pénale de Mesalles dans ce dossier, plaidant la bonne foi. L’ancien footballeur serait d’ailleurs disposé à payer le montant de sa dette fiscale de 3,8 millions d’euros. Mais la justice espagnole, connue pour son intransigeance dans les contentieux fiscaux, veut également lui faire payer les pénalités de retard.
Le Camerounais n’est pas le premier footballeur à avoir des ennuis avec le Fisc espagnol, qui condamne régulièrement des personnalités à des peines de prison ferme ou avec sursis. En juillet 2026, Lionel Messi et son père avaient par exemple écopé de 21 mois de prison pour une « fraude fiscale » évaluée à 4,1 millions d’euros pour les saisons 2007, 2008 et 2009.