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Dieu tout-puissant : quand les religieux influent sur le politique
Il n’est pas du genre à se laisser désarçonner. La sérénité des hommes d’Église, sans doute. Ce 24 janvier, tout le pays avait beau être suspendu au déroulé du coup d’État en cours contre Roch Marc Christian Kaboré, lui n’a pas bouleversé son programme. Comme chaque jour, le cardinal Philippe Ouédraogo s’est levé à l’aube pour prier. Puis direction le petit séminaire de Pabré – où il a effectué une partie de sa scolarité – pour la fête de Saint-François de Sales.
L’archevêque métropolitain de Ouagadougou est en route lorsqu’il reçoit un appel. Au bout du fil, la personne semble pressée : il faut rentrer en urgence à Ouaga, pour une « séance de rencontre » de la plus haute importance liée aux événements politiques en cours. Le cardinal accepte, mais se permet de faire patienter son interlocuteur, dont il préfère aujourd’hui encore taire l’identité. Hors de question de louper la célébration prévue de longue date à Pabré.