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L’histoire ne manque pas d’humour. Alors que le Parlement ougandais vient d’autoriser le remplacement (pour absence prolongée) de l’un de ses membres, le général David Sejusa, son successeur pourrait être celui qui l’a contraint à s’exiler au Royaume-Uni : le brigadier Muhoozi Kainerugaba, ci-devant fils du président Yoweri Museveni. L’affaire avait fait grand bruit en avril, après qu’une lettre écrite par Sejusa avait filtré dans la presse. Le général y évoquait un supposé complot pour assassiner les opposants à l’hypothétique projet de transmission du pouvoir de Museveni à Muhoozi Kainerugaba et y faisait part de ses craintes quant à la dérive monarchique du chef de l’État, au pouvoir depuis 1986. Non content d’avoir fait modifier la Constitution pour y rester, Museveni s’est, ces dernières années, entouré de proches. Mais c’est surtout son fils qui a connu une carrière éclair.
Né en avril 1974 en Tanzanie, diplômé en 2000 de l’Académie militaire royale de Sandhurst (Royaume-Uni), il a été assigné la même année à la protection présidentielle comme second lieutenant. En moins de huit ans, après diverses formations en Égypte, en Ouganda et aux États-Unis, il était promu lieutenant-colonel (avant d’atteindre le grade de colonel en 2011 puis de brigadier en 2012) et se voyait confier le commandement des forces spéciales, dont fait partie la garde présidentielle. Cet avancement lui permettait aussi de contrôler la protection, stratégique, des installations pétrolières ougandaises. Mais bien entendu, les allégations selon lesquelles Museveni le verrait bien lui succéder ne sont que calomnies d’un général ambitieux et jaloux rêvant lui-même d’accéder au pouvoir…
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