Alors que les deux tours des élections législatives françaises sont fixés aux 12 et 19 juin, les Français de l’étranger ont la possibilité de voter en ligne depuis le vendredi 27 mai, jusqu’au mercredi 1er juin à midi, soit près de deux semaines avant le reste de leurs compatriotes.
Une avance à mettre sur le compte de l’expérimentation par les autorités françaises du vote sur internet, remis au goût du jour par la crise du Covid-19 et appelé à se généraliser, si aucun incident majeur n’est constaté, compte tenu des avantages logistiques qu’il présente.
Un peu moins de vingt candidats
Dans la neuvième circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest), les candidats ont effectué, à distance, leur premier débat vendredi dernier. Organisé par Nicolas Arnulf, conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger, et le média numérique marocain Yabiladi, ce débat relevait davantage d’un exercice oratoire.
Car en dépit de l’absence de plusieurs candidats, dont celle d’Élisabeth Moreno, qui tenait au même moment un meeting en Tunisie, le nombre de participants – une dizaine – était trop élevé pour permettre un véritable débat.
Néanmoins, les prétendants, notamment les moins connus du grand public, soutenus ou non par un parti, ont pu présenter pendant plusieurs minutes leurs programmes. Deux catégories se sont assez nettement dégagées : ceux qui se revendiquent de la majorité présidentielle même s’ils n’ont pas été investis par la coalition Ensemble ! et ceux, nombreux, qui ont affiché leur proximité avec le Maroc, principal réservoir de voix de la 9e circonscription.
Après avoir évoqué Élisabeth Moreno et son concurrent investi par l’union de la gauche, Karim Ben Cheikh, JA vous présente sept autres candidats parmi les mieux implantés.
- Jean-Claude Fontanive : né au Maroc, où il a obtenu son baccalauréat, ce chef d’entreprise et ancien membre du Rassemblement pour la République [RPR, le parti de droite fondé par l’ancien président Jacques Chirac, NDLR] est également professeur. Il a enseigné la géopolitique et l’intelligence économique dans plusieurs pays africains, dont la Tunisie, l’Algérie, ou encore la Côte d’Ivoire. S’il confirme qu’il siégera au sein de la majorité présidentielle en cas de victoire, il insiste, comme beaucoup d’autres, sur le caractère indépendant de sa candidature, et n’hésite pas à marquer sa différence avec le gouvernement. Se prononçant en faveur d’un Erasmus Nord-Sud du bassin méditerranéen, il condamne la restriction des visas frappant les trois pays du Maghreb central.
- Naïma M’Faddel : investie par Les Républicains (LR), elle est la candidate de l’union de la droite et du centre. Absente lors du débat, cette sociologue de formation a été conseillère de Valérie Pécresse au Conseil régional d’Île-de-France. Née au Maroc, elle est arrivée à Dreux à l’âge de 8 ans, où elle deviendra par la suite élue locale, chargée de la politique de la ville. Elle est co-auteure, avec le politologue spécialiste de l’islam Olivier Roy, d’un ouvrage intitulé Et tout ça devrait faire d’excellents Français, paru en 2017.
- Mehdi Reddad : après avoir brigué, sans succès, l’investiture de la majorité présidentielle, ce Franco-Marocain de 41 ans a décidé de se maintenir dans la course sous l’étiquette Horizons, le parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. Absent du débat de vendredi car il se trouvait en meeting, il n’en est pas moins celui qui a mené la campagne la plus originale, entre clips de campagne inspirés et voyages en avion sur les traces d’Antoine de Saint-Exupéry. Lorsqu’il s’engage, depuis Laâyoune, à soumettre un projet de loi à l’Assemblée nationale pour que la France reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, il prend de court plusieurs candidats, qui avaient jusqu’ici éludé cette question particulièrement sensible.
- Fatou Sagna Sow : cette Franco-Sénégalaise, qui a été la référente de La République en marche (LaRem) au Sénégal dès les débuts du mouvement, a elle aussi fait le choix de poursuivre sa campagne malgré l’investiture d’Élisabeth Moreno. Bien ancrée au Sénégal, où elle réside depuis plusieurs années, elle a été la conseillère technique de l’ancienne Première ministre Aminata Touré. Interrogée sur le cœur de son projet, elle explique vouloir construire « des partenariats mutuellement avantageux ». « Un de mes combats concerne les relations entre la France et les pays du Sahel », déclare-t-elle.
- Mohamed Oulkhouir : né au Maroc, cet avocat de 44 ans est soutenu par l’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE), une association traditionnellement classée à droite. Une étiquette que le candidat rejette, affirmant se positionner sur une ligne indépendante. Dans son programme, il propose de rattacher les Français de l’étranger aux services du Premier ministre, et non plus au ministère des Affaires étrangères.
- Sébastien Périmony : l’ancien porte-parole de Jacques Cheminade (candidat à plusieurs élections présidentielles françaises avec des scores inférieurs à 1 %, NDLR) lors de l’élection présidentielle de 2017 et auteur d’un livre intitulé Voir l’Afrique avec les yeux du futur, assure « combattre l’ordre néo-colonial et le pillage du FMI », et veut en finir avec le franc CFA, qu’il décrit comme un relent de la « Françafrique ». Il a par ailleurs été reçu en 2021 par le Conseil national de transition (CNT) malien. Sébastien Périmony souhaite également réactualiser le projet de Muraille verte, imaginé par Thomas Sankara, qui consiste à planter des millions d’arbres sur une bande géographique de 8 000 kilomètres allant de Djibouti à Dakar pour lutter contre le réchauffement climatique.
- David Azoulay : ce Franco-Marocain né à Essaouira, qui soutient la majorité présidentielle, articule son projet autour de plusieurs thèmes qu’il estime « fondamentaux », tels que l’égalité femmes-hommes, le dérèglement climatique, le rapprochement francophone de la jeunesse, ou encore la dématérialisation des services consulaires.
L’intégralité de la liste des candidats est à retrouver sur le site du ministère français des Affaires étrangères.