Hôtel Kempinski à Accra, au Ghana. Mardi 24 mai 2022. Il est 18h30 en ce deuxième jour des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD). Après une cérémonie d’ouverture, un déjeuner de haut niveau et une première réunion du conseil des gouverneurs, le président de la BAD, Akinwumi Adesina, arrive dans le hall de l’hôtel au pas de course. Derrière lui, un membre de son équipe, auquel l’un de ses collègues demande si tout va bien, répond dans un souffle : « on n’arrête pas de courir. »
Quelques minutes plus tard, le chef de l’État mozambicain, Filipe Nyusi, a rejoint le dirigeant nigérian pour assister à la signature d’une convention de soutien à un projet hydroélectrique de 1 500 MW dans le nord du pays. « Vous êtes un président pressé d’obtenir des résultats. Je suis donc votre allié. Car la banque, elle aussi, partage cette même urgence. »
La cérémonie suit son cours : applaudissements demandés pour les artisans du projet, leadership de Filipe Nyusi chaudement salué, quelques bons mots qui font rire l’assemblée. Après un discours du président Nyusi, les deux hommes quittent la salle ensemble, complices. Akinwumi Adesina reprend sa course, un dîner d’État l’attend.
être président de la BAD n’est pas un travail, c’est une mission