Voici un an, alors que le maréchal Idriss Déby Itno était mort depuis moins d’un mois, chaque Tchadien n’avait qu’une question en tête : comment Mahamat Idriss Déby (qui n’avait pas encore ajouté Itno à son patronyme) allait-il gouverner le pays ? Les uns, soulignant son jeune âge, l’imaginaient sans peine en marionnette d’un système qui survivrait tant bien que mal à son père. D’autres craignaient son ambition, qui ne manquerait pas selon eux de s’affirmer au fil des mois passés à la tête de l’État.
Beaucoup, surtout, attendaient de voir, guettant les faux-pas et les signaux, positifs ou négatifs. Finalement, Mahamat Idriss Déby Itno en a surpris plus d’un. La plupart de ses interlocuteurs, tchadiens ou étrangers, le disent « attentif », « à l’écoute » et attaché à la réussite d’une transition, laquelle devait durer dix-huit mois mais jouera inévitablement les prolongations – sans que la faute n’incombe uniquement au chef de l’État. C’est un fait : « Kaka », tel qu’il est surnommé, a su s’entourer.
Sur le plan politique et financier, sa « jeune » garde ne le quitte pas et lui sert de relais avec l’administration et les partis politiques, lesquels attendent avec impatience le dialogue national qui devait se tenir en mai à N’Djamena, avant d’être reporté. Le président de la transition compose également avec les « anciens » de l’entourage d’Idriss Déby Itno, tenants de l’armée essentiellement issus des communautés zaghawa et gorane et indispensables à la stabilité du pays.
