« J’ai été malheureux pendant ces trois années au pouvoir. » Installé au bout d’une longue table à l’étage de la petite maisonnette qui lui sert de QG, à l’arrière de sa résidence, Jean-Marc Kabund a la mine grave. Nous sommes au début du mois de mai et l’ancien patron de l’UDPS digère encore ce qui lui est arrivé. En quelques semaines, de janvier à mars, celui qui avait joué un rôle central dans la constitution de la majorité autour de Félix Tshisekedi s’est vu évincé du parti présidentiel puis du bureau de l’Assemblée nationale, dont il était le premier vice-président.
Son programme et le discours d’inauguration de son parti sur la table, un livre de droit entre les mains et un petit paquet de Post-it jaunes résumant ses idées devant lui, l’ancien patron de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) se dit « prêt à repartir au front ». Le lancement de l’Alliance pour le Changement est, nous assure-t-il, imminent. Ce jour-là, Jean-Marc Kabund accepte donc de nous recevoir chez lui, dans le quartier de Kingabwa, à Kinshasa, pour évoquer ses ambitions et ce début d’année compliqué.