Il est rare, par les temps qui courent, qu’un journaliste étranger soit accueilli de bonne grâce dans les bureaux cossus de la capitale. Paradoxalement, plus le pouvoir tend la main à ses opposants, plus il en débauche les cadres pour les intégrer qui au gouvernement, qui au Haut-Commissariat de la République, plus les politiques se « bunkérisent ».
À l’approche de l’élection présidentielle d’août 2023, le couperet du Conseil des ministres frappera sans pitié membres du gouvernement et directeurs coupables du moindre écart. Le haut-commissaire, Michel Essongue, ou le puissant directeur du cabinet politique, Cyriaque Mvourandjiami, ont ainsi fait vœu de silence. Mais pas Steeve Nzegho Dieko, 46 ans, qui a accepté de nous rencontrer, à la fin d’avril, au siège du Parti démocratique gabonais (PDG). Nommé secrétaire général du parti au pouvoir en mars dernier, lui non plus ne peut se permettre de se prendre les pieds dans les tapis contemporains disposés dans l’immense bureau où il vient d’emménager.