La Cour constitutionnelle n’a jamais été une juridiction comme les autres. Elle a beau protester de son indépendance, elle fait, depuis son installation en 2015, l’objet d’interminables querelles politiques. Rien d’étonnant à cela : c’est elle qui a la responsabilité de valider les candidatures à l’élection présidentielle, mais aussi de confirmer les résultats proclamés par la commission électorale. Et 2023 approche à grand pas.
En juillet 2020 déjà, ses magistrats s’étaient retrouvés propulsés au cœur de l’arène dans laquelle le président Félix Tshisekedi et son prédécesseur se disputaient l’effectivité du pouvoir. À l’époque, le nouveau chef de l’État avait désigné trois nouveaux juges, mais le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila avait publiquement questionné la légalité de ces ordonnances de nomination. S’en était suivi un long bras de fer aux accents mélodramatiques qui, après une prestation de serment agitée, avait abouti à un divorce, les deux parties prenant acte du caractère irréconciliable de leurs différends. « Je viens pour tourner la page de ceux qui ne veulent pas de l’indépendance de la justice », lâchait alors le président congolais.