À l’en croire, il a « toutes les preuves ». Aly Touré, le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), a bien l’intention de poursuivre Cellou Dalein Diallo pour corruption dans l’affaire Air Guinée. Le patron de l’Union des forces démocratiques de Guinée, alors ministre des Transports de Lansana Conté avant d’en devenir le Premier ministre quelques années plus tard, a été à la manœuvre dans la liquidation de la compagnie aérienne nationale, en 2002. Il est soupçonné d’avoir bradé une partie des avoirs de la société nationale, et de s’être enrichi au passage. Ce que Cellou Dalein Diallo nie absolument. En février dernier, il affirmait que, bien qu’il ait effectivement signé les documents de liquidation de l’entreprise, c’est le ministère des Finances qui avait fixé les prix. Un argument qui n’a pas convaincu les juges de la Crief, qui ont convoqué l’opposant pour le 13 juin prochain.
Se rendra-t-il à cette convocation ? Rien n’est moins sûr. Cellou Dalein Diallo, qui a quitté le pays début mars, n’est pas revenu à Conakry depuis. Le 26 mai dernier, de passage à Banjul où il a participé à un meeting avec les militants UFDG de la diaspora installés en Gambie, il a affirmé sa « sérénité » et appelé ses partisans à « continuer le combat ». Car, après avoir applaudi à la chute d’Alpha Condé et à la prise du pouvoir par la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, Cellou Dalein Diallo, devenu l’une des cibles du nouveau régime, a rapidement déchanté.