Un cliché, montrant le général El Haji Ag Gamou en uniforme, béret sur la tête, en compagnie du colonel (et ministre de la Défense) Sadio Camara en costume-cravate, a circulé sur les réseaux sociaux au début de janvier. Pourtant, peu d’informations ont filtré sur cette rencontre.
Ce jour-là, aux côtés du ministre Camara, une dizaine de militaires ont pris place autour de la table, répondant ainsi à une convocation du général Gamou. Un membre du Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia), dont Gamou passe pour être le chef, raconte : « Brisant le silence pesant qui règne dans la salle, le général, tout juste rentré de Gao, lance à la cantonade : “C’est moi, le traitre ? Si c’est ce que vous pensez, allons sur le terrain et vous verrez contre quel camp je vais tirer” ».
Sadio Camara tente de s’expliquer. C’est l’ancien élève qui parle à son supérieur : Camara, comme le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a été jadis sous les ordres de Gamou.
Le haut gradé réagit alors à une nouvelle, arrivée à la fin de décembre 2021 de manière inattendue : Assimi Goïta a, par décret, signifié son congé à l’inspecteur général des armées. Ce poste, Gamou l’occupait depuis que le général Dahirou Dembélé le lui avait proposé, en 2019. Il l’avait préféré à celui de gouverneur.
« Campagne de dénigrement »
À peine ce limogeage a-t-il été rendu public que les rumeurs ont fusé, sur les réseaux sociaux. Gamou, écrivent les uns, a l’intention de « se retourner contre le Mali qu’il a tant défendu ». D’autres en font le « nouvel ennemi numéro un du pays ».