Initialement prévue pour début mars, l’arrivée de Patrice Talon à la présidence de l’Uemoa ne sera effective qu’au début du mois de mai. Selon nos informations, le chef de l’État béninois avait en effet conditionné sa prise de fonction à l’attribution du poste de président du Conseil des ministres à son pays, pour des raisons de « cohérence et d’efficacité. »
Réticences
Dans un premier temps, la demande de Patrice Talon a suscité quelques réticences, notamment de la part du Sénégalais Macky Sall et de son compatriote Abdoulaye Diop, qui dirige la Commission de l’Uemoa. Mais elle a finalement été acceptée par les chefs d’État de la zone. Le président béninois s’apprête donc à succéder au Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, renversé le 23 janvier dernier, à la tête de l’organisation sous-régionale.
Cette passation se fera lors d’un sommet prévu au début du mois de mai à Abidjan, autrement dit après la fin du ramadan, ainsi que l’a souhaité le président ivoirien, Alassane Ouattara, mobilisé ces dernières semaines par les préparatifs d’un remaniement gouvernemental, puis par un pèlerinage à La Mecque.
Par la même occasion, le ministre béninois des Finances, Romuald Wadagni, devrait prendre la présidence du Conseil des ministres de l’Uemoa, fonction qu’il a déjà occupée entre 2018 et 2020. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il avait signé fin 2019, avec son homologue français Bruno Le Maire, l’accord sur la réforme de la coopération monétaire entre Paris et les pays de l’organisation sous-régionale, en présence d’Alassane Ouattara et d’Emmanuel Macron.
Actuellement occupé par le ministre togolais des Finances Sani Yaya, le poste aurait dû revenir au Burkina Faso selon le principe de rotation en vigueur dans la zone. Mais en raison de la transition militaire en cours à Ouagadougou, les dirigeants de l’Uemoa ont dû changer leur fusil d’épaule. Ils avaient envisagé de prolonger le mandat de Sani Yaya, qui est officiellement arrivé à son terme mi-mars. Mais tel n’était pas le souhait de Patrice Talon.