Si la résurgence d’une crise financière en Afrique subsaharienne similaire à celles des années 1990 et 2000 paraît peu probable – tout en n’étant pas exclue –, il ne fait aucun doute que le niveau des créances des pays de la zone a connu une formidable progression depuis une demi-douzaine d’années. Entre 2015 et 2020, le stock de dette extérieure publique des pays subsahariens a augmenté de 67,5 % à 454 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.
Stock de la dette extérieure des pays d'Afrique subsaharienne - la Banque mondiale inclut la Mauritanie et le Soudan dans cette catégorie, mais en exclut les Seychelles, classé parmi les pays à revenus élevés en raison du PIB par habitant). © Banque mondiale
Cette évolution n’avait d’ailleurs pas manqué d’alerter les spécialistes de l’économie du développement, parmi lesquels l’économiste Brahima Sangafowa Coulibaly, responsable de l’Africa Growth Initiative au Brookings Institution (think-tank américain). « En raison de l’augmentation rapide de la charge de la dette au cours des dernières années, un tiers des pays d’Afrique subsaharienne sont soit en situation de surendettement, soit exposés à