Algérie-Espagne : comment le Sahara a fait exploser leur partenariat
Plus d’un mois après la décision de l’Espagne de soutenir le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara, l’Algérie ne digère pas ce qu’elle considère comme une trahison de Madrid.
L’ampleur de la colère des autorités algériennes se mesure à la célérité avec laquelle elles ont décidé de rappeler leur ambassadeur d’Espagne pour consultation et avec effet immédiat.
Samedi 19 mars, moins de vingt-quatre heures après l’annonce du soutien du gouvernement espagnol au plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental, un avion spécial décolle de l’aéroport militaire de Boufarik pour rapatrier Saïd Moussi de Madrid, la capitale espagnole qu’il a rejoint en avril 2021 comme représentant de l’Algérie.
Ramtane Lamamra a appris la décision alors qu’il se trouvait en voyage en Chine, ce qu’il a très peu goûté…
Même le rappel, le 2 octobre 2021, de l’ambassadeur d’Algérie en France suite aux propos jugés désobligeants du président français, n’a pas été décidé avec autant de rapidité.
Coup de poignard
C’est dire la colère et la déception des Algériens à l’égard de la nouvelle position des Espagnols sur le conflit au Sahara occidental. « C’est une trahison et un coup de poignard dans les relations algéro-espagnoles qui jusque-là étaient excellentes, tranche un diplomate algérien qui n’a pas souhaité être identifié. Le revirement du gouvernement de Pedro Sánchez constitue donc un tournant dans ce partenariat stratégique tissé depuis au moins trois décennies. »
Ce 18 mars, les Algériens tombent de haut en apprennent par voie de presse que l’Espagne considère dorénavant « l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend » lié au dossier du Sahara occidental. Au-delà de la décision elle-même, c’est la manière avec laquelle elle a été annoncée qui a mis Alger en rage.
Bien s’informer, mieux décider
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