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Gangs of Maghreb : les trajectoires criminelles de trois caïds de la pègre
Dans la soirée du 15 mai 1996, les Tunisiens sont certains « qu’il se passe quelque chose ». En témoignent les nombreuses patrouilles de police qui quadrillent Tunis et sa banlieue et les contrôles accrus. Même l’assassinat d’Abou Jihad à Sidi Bou Saïd en 1988 n’avait pas provoqué un tel déploiement policier.
Le dispositif est tel que tous pensent qu’il est arrivé quelque chose au président Zine el-Abidine Ben Ali. C’est finalement la nouvelle de la mort de son frère cadet, Habib, surnommé Moncef, qui filtre. Très discrètement. Comme pour ses proches, il est difficile au grand public d’admettre qu’à 54 ans, le cœur de Moncef, le voyou fort en gueule, ait simplement lâché.
Certains assurent qu’il a été exécuté par un commando de quatre hommes mandatés par la pègre turque. Quelques années plus tard, la jeune femme qui était en sa compagnie cet après midi-là dans la garçonnière d’El-Menzah où Moncef donnait ses rendez-vous galants confirmera la thèse de la crise cardiaque. Mais, restée longtemps sous surveillance, elle ne s’épanchera plus jamais sur cet épisode.