Au mois de janvier, Alassane Ouattara avait envoyé à Ouagadougou trois de ses lieutenants – son frère Téné Birahima, Hamed Bakayoko et Guillaume Soro – pour tenter de réconcilier Blaise Compaoré et la majorité">les dissidents du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). En vain. Le président ivoirien a donc été contraint de prendre les choses en main. Le 21 mars, il a invité à Abidjan les trois leaders de la fronde : Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré – les "RSS", comme on les surnomme. "Il les a surtout écoutés, il voulait comprendre les causes de leur défection", explique un proche de Kaboré. Quatre jours plus tard, sur les conseils de ses hôtes, c’est Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition, qu’il a reçu au palais présidentiel. À l’issue de ces conversations "cordiales", il a été convenu que Ouattara s’entretiendrait du problème avec Compaoré lors du sommet de la Cedeao, fin mars à Yamoussoukro, puis communiquerait aux opposants le fruit de ses réflexions. L’objectif est évidemment de trouver une issue à la crise politique qui secoue le Burkina depuis trois mois.
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