Selon nos informations, Yéro Boly, le ministre de la Cohésion sociale et de la Réconciliation nationale, a été mandaté par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba pour piloter ce processus, qui pourrait prendre la forme d’un programme de désarmement, démobilisation, réintégration (DDR).
Ancien ambassadeur au Maroc, il pilotera la mise en place des comités locaux – dont la composition est, pour l’instant, tenue secrète – en coordination avec d’autres ministères, comme l’Action humanitaire et la Défense.
L’oreille de Chafi
La junte au pouvoir va surtout s’appuyer sur les leaders locaux influents, chefs traditionnels, religieux et référents locaux pour convenir des conditions de démobilisation des combattants burkinabè, qui représentent plus de la moitié des effectifs des groupes terroristes actifs dans le pays.
Le processus s’annonce complexe car il va falloir différencier les membres des groupes terroristes (État islamique, Ansarul al-Islam, groupes de soutien à l’islam et aux musulmans) de ceux du grand banditisme qui profitent du chaos généralisé. Plusieurs chefs terroristes ont d’ores et déjà donné leur accord pour participer à ce dialogue.
Les autorités ont lancé une initiative portée par des groupuscules et ONG, qui menaient déjà des négociations lorsque Roch Marc Christian Kaboré était au pouvoir, comme « Pro négociation » ou « Djam », une association active à Djibo dans la province du Soum.
Enfin, selon nos informations, Paul-Henri Sandaogo Damiba est en contact régulier avec le discret Mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi, par ailleurs conseiller spécial du président nigérien Mohamed Bazoum. Mais, s’il a mené de nombreuses médiations par le passé, il ne joue pas de rôle cette fois.