[Cet article a initialement été publié le 4 avril 2022]
À chacun, on a fait jurer le secret. La réunion qui se déroule à Khartoum n’aura jamais eu lieu. Depuis des mois, pourtant, des tractations secrètes ont permis de la préparer. Des émissaires se sont envolés en hélicoptère vers des coins reculés de la Centrafrique pour en dessiner les contours. D’autres rendez-vous ont été organisés au Soudan. Chaque pas a coûté du temps et de l’argent. Et, en ce mois d’août 2018, la réunion finit par se tenir.
Le patron des renseignements soudanais, Jamal Aldin Omar, se charge de l’accueil. Il a mis à disposition une salle climatisée à l’abri des regards. Ali Darassa, Abdoulaye Hissène, Mahamat al-Khatim et Noureddine Adam, principaux chefs de groupes armés qui contestent le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, sont présents. Face à eux : un groupe d’hommes blancs.