Il est des images qui se figent pour longtemps sur la rétine. Celles des réfugiés d’origine africaine tentant de fuir l’Ukraine bloqués à la frontière polonaise sont de celles-là. Cette discrimination, attestée par de si nombreux témoignages, traduit l’ampleur de la xénophobie dont sont victimes, en Europe, les Sud-Sahariens.
La RDC comptait de nombreux ressortissants en Ukraine. Des étudiants coincés depuis plusieurs jours qui ont finalement pu être évacués en début de semaine, après avoir vécu dans la peur, cachés dans la cave de l’université de Soumy, dans le nord-est du pays. Leurs témoignages, comme ceux de tous ceux refoulés aux frontières, ont provoqué une vague d’indignation sur le continent.
Racisme humanitaire
Indignation qui a, c’est suffisamment rare pour être noté, été portée jusqu’au plus haut niveau des instances continentales : l’Union africaine, sans doute consciente de l’émotion provoquée au sein de l’opinion publique, est très rapidement montée au créneau, pour réclamer que cesse le traitement discriminatoire à l’égard des réfugiés.
Pas sûr, cependant, que cela ait permis d’apaiser la vox populi africaine, choquée à juste titre de cette démonstration de racisme humanitaire.