La nouvelle avait quasiment été annoncée en décembre dernier, à Douala, à l’occasion des célébrations du dixième anniversaire de la présence du Cameroun sur le marché financier régional : le pays lancera un emprunt obligataire en 2022, d’un montant compris entre 150 et 200 milliards de francs CFA [entre 228,6 et 304,8 millions d’euros]. La nouvelle a été officialisée, le 17 février, par Louis Paul Motaze, le ministre des Finances, lors de sa rencontre annuelle avec les investisseurs, au cours de laquelle il a présenté le plan de financement de l’État.
Cette opération sera une première depuis l’unification des places boursières de Douala et de Libreville en juillet 2019. Certes, le Cameroun était sur le point de lever ces 150 milliards l’an passé. Mais les ennuis de santé de Louis Paul Motaze – atteint du Covid-19, il avait dû être évacué en Suisse pour y être soigné – avaient compromis le processus.
« Il devenait politiquement inconvenant que le pays qui héberge la nouvelle bourse régionale n’ait pas encore levé de fonds par appel public à l’épargne, alors que le Gabon et le Congo ont réussi leurs emprunts obligataires respectifs l’année dernière », estime un analyste financier.