Économie

Sénégal – Huile, riz, sucre : 76 millions d’euros de subventions contre l’inflation

C’est sur les biens de première nécessité que vont se concentrer des mesures prises pour « soulager » les ménages, a annoncé Macky Sall.

Mis à jour le 25 février 2022 à 13:28

Macky Sall au sommet sur le financement des économies africaines, à Paris, le 18 mai 2021. © Ludovic Marin/Pool via REUTERS

Le 24 février, le président sénégalais Macky Sall a annoncé en Conseil des ministres plusieurs mesures censées contenir la poussée inflationniste sur les prix des denrées de première nécessité. Une baisse de 100 F CFA (0,15 euro) sur le prix du litre d’huile, de 25 F CFA sur celui du kilo de riz « brisé non parfumé » et de 25 F CFA sur celui du sucre a été décidée.

Des mesures censées « soulager durablement les ménages sénégalais ». Par ailleurs, une subvention de 32 F CFA par kilo sera allouée aux producteurs de riz local « paddy ». Selon l’exécutif sénégalais, ces décisions « auront un impact aussi bien au niveau de la mobilisation des recettes qu’au niveau budgétaire pour un montant global annuel de près de 50 milliards F CFA (soit 76 millions d’euros) ».

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Ces arbitrages interviennent dans un contexte de remontée des prix des biens importés. Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le prix à l’importation du riz au Sénégal en décembre 2021 était supérieur de 23,4% par rapport à décembre 2020. Sur l’ensemble de l’année, la progression moyenne est de +4,6%. Sur l’ensemble du segment des « produits du règne végétal », la hausse moyenne sur un an est de +9,3%.

Variation des prix au Sénégal, décembre 2021. © ANSD

Variation des prix au Sénégal, décembre 2021. © ANSD

Double déficit

Selon le FMI, les subventions accordées par le gouvernement sénégalais (principalement dans le domaine de l’électricité et du carburant) représentaient 3,3% du PIB en 2020 contre 2,2% en 2019. L’institution multilatérale qui presse pour une réduction des subventions énergétiques générales – avec des mesures d’exception pour les foyers à plus faibles revenus – prévoit une réduction régulière de ce poste de dépenses publiques à 1,2% du PIB d’ici à 2026. Dans un rapport de décembre 2021, le Fonds recommandait notamment au gouvernement « d’assurer la transparence et l’efficacité des mesures budgétaires pour faire face à la pandémie et aux prix élevés des aliments de base ».

En 2020, le déficit de la balance du commerce des biens et services du Sénégal était de 17,2% du PIB ; en 2021, il est estimé à 17,8%. Celui du budget est estimé à 6,3% du PIB en 2021. « Les services du FMI ont donc recommandé de maintenir le déficit budgétaire à 4,5 % du PIB ou moins en 2022 et de le rapprocher de 3 % du PIB dès 2023 », note le rapport du Fonds.