Logé depuis le 25 janvier dans la villa ministérielle où il recevait régulièrement ses hôtes, Roch Marc Christian Kaboré a été déplacé à l’improviste et sans explications le 17 février dans une nouvelle maison, également située dans le quartier de Ouaga-2000. Alors que l’ancien président pouvait, jusqu’ici, recevoir sans contrainte sa famille – dont son épouse Sika et leurs deux enfants – ou son médecin personnel, le docteur Evariste Dabiré, la junte au pouvoir a également décidé de durcir ses conditions de détention.
Une heure par jour
Les visites sont ainsi désormais limitées à une heure par jour et il lui est interdit, sauf autorisation exceptionnelle, de communiquer avec l’extérieur. Ses téléphones, qui lui ont été retirés il y a plusieurs semaines, ne lui ont toujours pas été restitués. Enfin, ce sont les Forces spéciales qui « veillent » sur lui.
Dans l’entourage de l’ancien président, l’inquiétude est grandissante. Ses proches assurent en effet ne recevoir jamais aucune information de la part du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) concernant son état de santé ou bien le sort qui lui sera réservé. Plusieurs chefs d’État de la sous-région continuent également à se préoccuper de son avenir, dont le Ghanéen Nana Akufo-Addo, par ailleurs président en exercice de la Cedeao.
Par ailleurs, alors que la junte avait d’abord déclaré que sa prise de pouvoir, les 23 et 24 janvier, s’était déroulée « sans effusion de sang », elle a reconnu, le 20 février dans un communiqué, des « dégâts collatéraux ». Le bilan de l’enquête commanditée par la présidence du Faso fait état de deux morts et une douzaine de blessés civils « par l’effet de projectiles perdus ». Pour rappel, quatre gendarmes qui assuraient la sécurité de Kaboré ont été grièvement blessés lors du coup d’État.