Économie

À la peine en Algérie, Société générale se rattrape en Côte d’Ivoire

La banque française, qui a bouclé 2021 avec un bénéfice net « historique », a enregistré de bons résultats en Afrique, à des niveaux proches de ceux d’avant-Covid-19. Mais toutes ses filiales ne rencontrent pas le même succès que son activité ivoirienne.

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Mis à jour le 11 février 2022 à 14:03

Bureaux à Abidjan d’une agence de la SGBCI, filiale ivoirienne de la Société générale, le 18 février 2011. © ISSOUF SANOGO/AFP.

Une année à « marquer d’une pierre blanche », dixit Frédéric Oudéa. Dans un communiqué daté du 10 février, le DG de Société générale s’est félicité des performances de 2021, qui a vu le groupe réaliser « les meilleurs résultats financiers de son histoire ». La banque française boucle 2021 avec des recettes en hausse de 16,7 % à 25,8 milliards d’euros, pour un bénéfice net part du groupe de 5,64 milliards d’euros, du jamais vu.

L’année 2020 avait été particulièrement éprouvante, avec une perte nette de 258 millions d’euros et une explosion du coût du risque, qui avait grimpé à 3,3 milliards d’euros avant de redescendre à 700 millions d’euros l’an dernier. De bons résultats 2021 que SocGen explique par « un niveau historiquement élevé des activités de financement et conseil et des services financiers, des activités de marché très solides tout au long de l’année, et une bonne dynamique dans les activités de banque de détail ».

À Lire Frédéric Oudéa : « La priorité de Société générale n’est pas l’acquisition de banques mais une croissance organique »

Sur le continent africain, seule banque hexagonale à avoir maintenu son périmètre d’implantation alors que BNP Paribas et BPCE cédaient en masse plusieurs actifs, le groupe français préserve pour l’essentiel ses recettes. La banque de détails et les services financiers en Afrique conservent un portefeuille de 4 millions de clients, pour un produit net bancaire de 1,5 milliard d’euros, soit un chiffre d’affaires similaire à celui de 2020.

Des différences significatives apparaissent toutefois entre les performances annuelles générales, mais également au sein des différentes filiales du groupe.

Abidjan double Alger

L’explosion des risques de crédits durant l’année 2020, due en grande partie à la crise du Covid-19, a été contenue sur le continent africain de même qu’à l’échelle du groupe. Le total des actifs pondérés par le risque, une mesure plus fine de la solidité financière de la banque que le simple total de bilan, a progressé à son plus haut niveau depuis 2016. Il a atteint 23 milliards de dollars (20,11 milliards d’euros) sur le périmètre africain, contre environ 21 milliards entre 2018 et 2020.

Le bénéfice net sur la zone a progressé de 59 % à 185 millions d’euros, contre 110 millions d’euros en 2020. Malgré ce rebond, ce résultat net reste en dessous des bénéfices annuels engrangés sur ce segment entre 2016 et 2019 – le pic de 221 millions d’euros a été atteint en 2017.

Produit net bancaire (Société générale), en 2021. © Jeune Afrique

Produit net bancaire (Société générale), en 2021. © Jeune Afrique

Si le Maroc, premier marché de SocGen dans cette zone, a retrouvé l’an dernier le même niveau de revenus qu’en 2020, les performances du côté algérien sont bien moins reluisantes. Avec 138 millions d’euros de recettes, la filiale algérienne enregistre son plus faible produit net bancaire (PNB) depuis 2016.

De fait, la filiale ivoirienne (SGCI) a engrangé en 2021 près de deux fois le PNB de celle d’Alger (269 millions d’euros), alors que les deux implantations étaient au coude-à-coude en 2016 – environ 140 millions d’euros. Mieux encore, la SGCI a enregistré une hausse de 29 millions d’euros de son produit net, soit davantage que la progression combinée des filiales au Maroc, au Cameroun, en Tunisie et au Sénégal (22 millions d’euros d’augmentation au total).

Les activités en Afrique du groupe français sont pilotées par le Camerounais Georges Wega et le Français Philippe Amestoy, directeurs délégués des réseaux bancaires internationaux pour la région Afrique, bassin méditerranéen et outre-mer (Afmo), sous la supervision de Laurent Goutard, directeur des réseaux bancaires internationaux, région Afrique, bassin méditerranéen et outre-mer.

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