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Cameroun : les scénarios de la succession de Paul Biya
Pendant plus de deux décennies, il a résisté aux intrigues et querelles intestines qui minent l’entourage présidentiel. Il a évité les chausse-trappe et esquivé les coups bas. Le contre-amiral Joseph Fouda, aide de camp de Paul Biya, est l’un des collaborateurs les plus anciens et les plus proches du chef de l’État. Un lien unique qui s’est forgé dans les coulisses du pouvoir et qui fait de lui l’un des militaires les plus influents du Cameroun, quand bien même il ne dirige aucune unité.
Fouda, dans l’ombre de Biya
Quel est le secret de la longévité de ce taiseux, originaire du Centre ? Un dévouement quasi religieux au chef de l’État, c’est certain. Une exceptionnelle discrétion, cela va sans dire. Mais aussi – et cela ne gâche rien – une vie monacale, loin des mondanités de la capitale. Paul Biya, qui sait pouvoir compter sur sa fidélité, lui a octroyé il a quelques années le titre de conseiller spécial. Autrement dit, il a consenti à déroger pour cet homme qui le suit comme son ombre au sacro-saint principe de la cloison étanche entre carrières militaire et politiques. Aujourd’hui encore, à Etoudi, Joseph Fouda compte parmi les rares à avoir accès tant au bureau présidentiel qu’à la résidence du « patron », la fameuse Annexe C.
Si l’armée peut se targuer de disposer d’un homme au cœur du pouvoir, c’est bien parce que cet officier de marine à l’uniforme immaculé est aux premières loges de la conduite du pays. C’est par lui que passent les courriers confidentiels échappant au circuit officiel. Les notes de renseignement aussi. Rien de ce qui se trame à Yaoundé ne lui échappe.