C’est une étape clé qui a été franchie à la mi-décembre. Annoncé fin 2016, à Abuja, par le roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari, le projet de gazoduc Nigeria-Maroc (en anglais Nigeria-Morocco Gas Pipeline ou NMGP), qui vise à relier à travers l’Atlantique les champs gaziers du mastodonte ouest-africain aux côtes du royaume chérifien, a obtenu le 18 décembre, un financement de 29,75 millions de dollars de la Banque islamique de développement (BID), dont le siège est à Jeddah, en Arabie saoudite.
Ce financement, qui concerne le volet nigérian du projet, s’ajoute à un appui de 15,45 millions de dollars approuvé par l’institution multilatérale en faveur de la part marocaine de cette initiative. Au total, la BID participera à hauteur de 45 millions de dollars à la phase II de l’Étude d’ingénierie d’avant-projet détaillé (FEED, en anglais), soit la moitié des 90 millions de dollars nécessaires. Une phase indispensable pour « préparer les travaux de construction du gazoduc et améliorer sa “bancabilité” (attractivité pour les investisseurs, NDLR) afin d’attirer d’éventuels sponsors internationaux du secteur privé », explique-t-elle dans un communiqué.
Un mégaprojet à plus de 25 milliards de dollars
Le NMGP devrait prolonger l’actuel gazoduc ouest-africain – aux capacités sous-utilisées, il relie le Nigeria au Ghana, en passant par le Togo et le Bénin – et être connecté à l’ensemble des pays cotiers de l’ouest africain jusqu’au Maroc. Là-bas, il rejoindra le Gazoduc Maghreb Europe, au cœur de la crise énergético-politique entre Alger et Rabat. Une interconnexion avec le projet gazier Tortue Ahmeyim (Sénégal-Mauritanie) est également envisagée. Le coût anticipé de ce mégaprojet ? Plus de 25 milliards de dollars, écrit The Africa Report dans son édition de janvier-février-mars 2022.

Le projet de gazoduc offshore qui devrait relier le Nigeria au Maroc, puis à l’Europe. © Jeune Afrique