CAN – Mali : Ibrahima Koné, l’arme des Aigles

Méconnu il y a encore quelques mois, l’attaquant malien a décroché la deuxième place du classement des buteurs de la Coupe d’Afrique des nations. Face à la Guinée équatoriale en 8e de finale, il sera un des principaux atouts de sa sélection.

Ibrahima Kone après avoir marqué son penalty contre la Tunisie, à Limbe, le 12 janvier. © Backpage Media/Shutterstock/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 26 janvier 2022 Lecture : 3 minutes.

Vente de maillots de l’équipe de football du Cameroun à Yaoundé, le 5 janvier 2022 © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP
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C’est vrai, Ibrahima Koné, 22 ans, a marqué tous ses buts sur penalty lors de cette 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Face à la Tunisie (1-0), à la Gambie (1-1) et à la Mauritanie (2-0), l’attaquant malien de Sarpsborg 08 (Norvège) a probablement entendu que cela relativise sa performance, que transformer un penalty n’a pas tout à fait la même saveur.

« On peut dire ce que l’on veut, un penalty n’est pas un exercice aussi simple que cela, et Koné n’a jamais tremblé, apprécie Mohamed Magassouba, le sélectionneur malien. C’est aussi la vraie marque d’un buteur, capable de répondre présent au bon moment alors qu’il a pu être d’une grande discrétion pendant le match. »

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Avec son mètre quatre-vingt-dix, l’attaquant ne passe pas inaperçu, même quand il tente de se faire oublier. « C’est un point d’appui qui pèse beaucoup sur la défense, même quand il n’a pas le ballon. Koné représente le type de joueur qu’un défenseur n’aime pas affronter », juge Didier Gomes Da Rosa, l’entraîneur français de la Mauritanie. Ses trois buts depuis le début de la CAN le placent à égalité avec le Camerounais Karl Toko Ekambi, et à trois unités de Vincent Aboubakar, un autre Camerounais. « Je ne serais pas étonné qu’il en marque d’autres », ajoute Da Rosa, qui a fait du Mali un de ses favoris pour le titre.

Retour fracassant en sélection

Jusqu’ici, le nom de Koné était surtout familier aux suiveurs du football africain, à la faveur de sa réussite avec son club norvégien. Avec onze buts lors de la saison 2021, le Malien, auteur notamment d’un quadruplé en septembre lors d’un match contre Sandefjord (5-0), s’est construit une petite réputation au-delà de la Norvège, et ce, malgré la faible médiatisation du championnat local.

Début septembre, Magassoubva l’a donc convoqué lors des deux matchs qualificatifs pour la Coupe du monde 2022. « J’avais déjà été appelé en 2017, mais avec la sélection locale, pour des matchs comptant pour les éliminatoires du Championnat d’Afrique des nations », se souvient le joueur.

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Un mois plus tard, Ibrahima Koné faisait voler en éclats la défense du Kenya en marquant quatre buts lors des deux confrontations entre les deux équipes (5-0, 1-0). Depuis, le Mali s’est qualifié pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde, au cours duquel il affrontera, en mars, la Tunisie. « Ce serait magnifique que mes buts permettent à la sélection d’aller au Qatar. »

Une seule saison en Ligue 1 malienne

C’est en 2018, tout juste âgé de 18 ans, que l’attaquant des Aigles a quitté son pays pour rejoindre le club norvégien d’Haugesund, lequel l’a ensuite prêté quelques mois à l’Adana Demirspor, en Turquie. Deux expériences guère convaincantes pour l’attaquant, libéré par son transfert à Sarpsborg. « Il est arrivé dans une équipe où il a bénéficié de la confiance de l’entraîneur. Ses premières années en Norvège ont été difficiles : imaginez le choc quand vous arrivez du Mali dans le Nord de l’Europe », raconte Magassouba.

Mes parents ont entendu mon nom en lisant la presse ou en écoutant la radio. Cela a surpris mon père

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Avant de rejoindre la Scandinavie, Koné n’avait évolué qu’une saison en Ligue 1 malienne, au Club olympique de Bamako, un des meilleurs du pays. Ses parents, qui croyaient que leur fils se consacrait essentiellement à ses études et ne jouait au football qu’avec ses amis, ont appris dans les journaux qu’il évoluait à un (très) bon niveau.

« Comme c’est un gros club, mes parents ont entendu mon nom en lisant la presse ou en écoutant la radio. Cela a surpris mon père (décédé depuis, NDLR), qui avait pourtant joué en amateur. Ma mère m’a soutenu. Et ils m’ont conseillé de persévérer dans ce que j’aimais. » La sélection malienne leur en est reconnaissante…

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