Gaz non-conventionnel : dans le sud de la Tunisie, la société Perenco ne veut pas de pub
Forages « non conventionnels », contestation locale, mise en danger de la faune et de la flore environnantes… Les griefs envers Perenco et son activité dans le sud du pays se multiplient depuis 2010. Jeune Afrique s’est rendu sur ces sites… étroitement surveillés par l’armée tunisienne. Reportage exclusif.
Dans la région de Kébili (à 450 kilomètres au sud de Tunis), les puits de gaz gérés par la compagnie pétrolière franco-britannique Perenco, conjointement avec l’Entreprise tunisienne d’activité pétrolière (Etap), alimentent bien des fantasmes si l’on en croit les deux opérateurs, accusés de se livrer à des extractions illégales d’hydrocarbures depuis plusieurs années.
Début 2022, une enquête collaborative publiée par les médias Blast (France) et Inkyfada (Tunisie) met fin à une polémique de près de 10 ans sur la nature réelle des activités de la société franco-britannique dans la région.
Depuis 2008, la société se livre en effet à l’extraction de gaz non-conventionnel par fracturation hydraulique à proximité de zones environnementales sensibles. Entre restrictions sanitaires, opacité écologique et militarisation des sites de l’entreprise, l’espoir d’un changement reste lointain.
« Ici, ils extraient du schiste »
« Ici ? Ils extraient du schiste. C’est très dangereux pour l’environnement ! » Voilà une phrase qu’on entend couramment dans les villages d’El Faouar, Ghrib, ou encore Sabria, situés le long de la route qui sépare la ville de Douz d’un site de Perenco. L’un des soldats censés garder le complexe se livre à la même confidence.
Chacun peut librement observer l’installation gazière privée. En théorie…
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