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Locales au Sénégal : les enjeux du scrutin
Au rez-de-chaussée de la grande bâtisse qui fait face à la mer, à deux pas du cimetière Layenne de Yoff, le salon grouille de monde en cette période de campagne électorale. Une petite armée de militants patiente sagement devant la télévision tandis que son candidat enchaîne les interviews à l’étage. Au pas de charge. À dix jours du vote, Abdoulaye Diouf Sarr n’a pas de temps à perdre.
Le ministre de la Santé vit un moment crucial de sa carrière politique : la conquête de Dakar. Après une série de rendez-vous à son domicile, il s’échappe pour rejoindre le quartier des HLM, où il poursuit sa campagne de porte-à-porte. Le candidat espère mobiliser le maximum d’électeurs pour un scrutin qui, d’ordinaire, ne déchaîne pas les passions : en 2014, lors des dernières élections, moins de quatre Dakarois sur dix s’étaient déplacés pour aller voter. À l’époque, ils avaient porté leur choix sur le dissident socialiste Khalifa Sall, qui, après sa condamnation en 2017, a dû céder son fauteuil à Soham El Wardini. Cette dernière est également candidate à sa réélection.
Dépasser les divisions
Dakar résiste à l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel) et à Macky Sall depuis l’arrivée au pouvoir de ce dernier. Pour avoir échoué à remporter la capitale lors du scrutin de 2014, la Première ministre, Aminata Touré, avait même perdu son poste.
Dakar ne doit pas être un ascenseur politique
Abdoulaye Diouf Sarr ne s’en inquiète pas : il a de toute façon prévu d’abandonner son portefeuille de ministre s’il venait à être élu. « J’ai des ambitions pour ma ville. Je veux m’occuper des Dakarois, mener à bien mon projet au service des populations, assure-t-il. Dakar ne doit pas être un ascenseur politique. »