Il était réputé comme un des officiers prometteurs de l’armée burkinabè. Une de ses têtes « bien faites », diplômé d’un baccalauréat français option philosophie et qui, sur son temps libre, aime écrire des romans. Auteur de plusieurs ouvrages, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a aussi sa propre maison d’édition et est un habitué de la Foire internationale du livre de Ouagadougou (Filo).
Le 10 janvier, l’officier-écrivain a été mis aux arrêts. Comme Jeune Afrique l’a révélé, il est suspecté par les autorités d’avoir préparé une tentative de coup d’État. Huit autres militaires ont également été interpellés dans cette affaire. Selon une source sécuritaire, les investigations se poursuivent et plusieurs autres arrestations sont en cours, tant au sein de l’armée que parmi des civils.
Dans un communiqué, le parquet militaire indique qu’il a été saisi, le 8 janvier, « d’une allégation de projet de déstabilisation des institutions que projetait un groupe de militaires » par « dénonciation d’un membre de la bande ». D’après des sources concordantes, c’est sur la base d’informations obtenues par les services de sécurité que le lieutenant-colonel Zoungrana et ses complices présumés ont été arrêtés. Un certain Sankara, officier issu du 12e régiment d’infanterie commando en poste au service national de développement (SND) à Ouahigouya, fait partie des personnes interpellées. « Au moins deux officiers font partie des militaires mis aux arrêts. Les arrestations continuent toujours, la procédure n’est pas finie », glisse une source sécuritaire. Le chauffeur du lieutenant-colonel Zoungrana et le trésorier de son ancien régiment ont également été arrêtés.