Congo : surchargée de dette, la compagnie ECAir peut-elle redécoller ?

Equatorial Congo Airlines (ECair), qui avait déposé le bilan en 2016 en raison de son surendettement, a signé un mémorandum d’entente avec la société sud-africaine Allegiance Capital afin de relancer ses activités. Qui est ce partenaire ? D’où viendront les capitaux ? L’appui de l’État congolais suffira-t-il ?

Un Boeing 767 d’Equatorial Congo Airlines. © Bruno Schalch

Un Boeing 767 d’Equatorial Congo Airlines. © Bruno Schalch

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Publié le 14 janvier 2022 Lecture : 6 minutes.

Le 7 janvier 2022, Jean-Marc Thystère-Tchicaya, le ministre congolais des Transports, et Denis Christel Sassou Nguesso, le ministre de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé, ont signé à Brazzaville un mémorandum d’entente avec la société sud-africaine Allegiance Capital pour permettre à la compagnie aérienne nationale, Equatorial Congo Airlines (ECAir), de refaire surface.

Depuis 2016, le gouvernement avait exprimé à plusieurs reprises sa volonté de relancer les activités de la compagnie-reine du ciel congolais, sans pour autant présenter de plan concret.

À Brazzaville, on espère que l’accord avec Allegiance Capital peut changer la donne. « Le partenaire que nous avons identifié apportera un investissement initial d’environ 15 milliards de F CFA [23 millions d’euros]. Cet apport en numéraire va permettre de réaliser des investissements techniques, de régler la question de la dette sociale et d’assurer les vols nationaux, pour commencer », est-il écrit sur le compte Twitter officiel de Denis Christel Sassou Nguesso.

En 2016, l’État congolais détenait 99,99% du capital d’ECAir. La nouvelle répartition du capital n’a pas été divulguée.

Ce partenariat marque une nouvelle étape dans les relations entre Brazzaville et Allegiance Capital, déjà tous deux partenaires dans le projet de relance de la Compagnie nouvel air Congo (NAC). La NAC, qui a suspendu ses activités en 2020, est appelée à renaître de ses cendres, comme l’a indiqué, dans un récent tweet, le ministre des Transports du Congo, qui s’est entretenu, le 14 décembre dernier, avec le directeur général de la compagnie, Jean Fulbert Rodrigue Nombo.

Extrait de l'acte constitutif de Nouvelle Air Congo S.A.Eric Mourtitzen © DR

Extrait de l'acte constitutif de Nouvelle Air Congo S.A.Eric Mourtitzen © DR

Un partenaire peu connu venu d’Afrique du Sud

Un grand nombre d’incertitudes demeurent quant aux modalités de la relance de ECAir. Peu d’informations sont en effet disponibles sur Allegiance Capital et son directeur général, Eric Kenneth Mouritzen, qui s’est rendu à Brazzaville au début de janvier.

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Le dirigeant sud-africain apparaît sur diverses bases de données, dans les années 2000 et au début des années 2010, comme manager de la compagnie de vols charter Allegiance Air (PTY) Ltd., installée à l’aéroport international privé de Lanseria, au nord-ouest de Johannesburg. Allegiance Air proposait divers appareils (dont des avions de transport régional de Embraer et de British Aerospace) en leasing ainsi que des vols charters couvrant Brazzaville, Malabo et Libreville, avec au moins une antenne locale au Gabon (Allegiance Airways Gabon).

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