Société

Primes de la CAN : ce qu’exigent les Panthères du Gabon

« Jeune Afrique » a eu accès au document de la Fédération gabonaise de football qui détaille les demandes des joueurs et des membres du staff. Les montants atteignent jusqu’à cinq fois la moyenne des autres équipes africaines.

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Mis à jour le 13 janvier 2022 à 12:41

Les Panthères du Gabon. © Fegafoot

Le football gabonais se serait bien passé de cette énième affaire… Après la déflagration provoquée par les révélations du Guardian sur les présumées pratiques pédophiles d’un sélectionneur des moins de 17 ans, Patrick Assoumou Eyi, qui aurait violé des centaines d’enfants, voilà que les joueurs et le staff de la sélection nationale se sont mis en tête d’engager un véritable bras de fer avec leurs dirigeants. Objet du litige : les primes exigées pour leur participation à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN).

3,8 milliards de F CFA

Le document de la Fédération gabonaise de football intitulé « Can Cameroun 2021 : proposition primes par l’encadrement technique des Panthères », que Jeune Afrique a pu consulter, liste par le détail les montants réclamés. Primes de regroupement (855 millions de F CFA), par match gagné en phase de groupe (1,32 milliard de F CFA) puis pour les huitièmes de finale (550 millions de F CFA) et les quarts (1,1 milliard de F CFA)… L’appétit des membres de la sélection – les joueurs, le staff, le sélectionneur (Patrice Neveu) et le manager général (Pierre François Aubameyang, le père du joueur Pierre-Emerick) – est sans limites.

Ils exigent ainsi la somme astronomique de 3,8 milliards de F CFA (5,8 millions d’euros) pour une qualification en quarts de finale, soit cinq fois la moyenne des autres équipes africaines et plus que le montant attribué par la CAF au vainqueur de l’épreuve ! Autre exigence incongrue : le staff, y compris les intendants et les kinésithérapeutes, demande la même somme que les joueurs. Le sélectionneur et le manager général, eux, se verraient attribuer le double, ce qui est déjà prévu dans leurs contrats. Les deux dirigeants tiennent cependant à préciser qu’ils ne sont pas à l’origine de ces demandes et qu’ils se plieront à la décision finale.

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Face à ces demandes démesurées, le gouvernement et la présidence ont proposé un autre système de rémunération. Notamment des primes moins importantes pour l’encadrement technique et médical et des montants globaux revus à la baisse jusqu’aux quarts de finale. En revanche, si les Gabonais allaient plus loin dans la compétition, une partie du cash price donné par la CAF serait distribuée directement aux membres de la sélection.

Au moment où le Gabon affronte des difficultés financières importantes, notamment en raison de la crise liée au Covid-19, pas sûr que les caprices de stars qui gagnent déjà particulièrement bien leur vie – puisque la majorité jouent dans des clubs européens – soient du meilleur effet…