Politique

RDC : Vital Kamerhe en France pour un mois

L’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi a posé ses valises en France, ce mardi, quelques semaines après avoir bénéficié d’une remise en liberté provisoire. Il doit officiellement y recevoir des soins.

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Mis à jour le 5 janvier 2022 à 17:19

Vital Kamerhe à Kinshasa, le 28 décembre 2018. © REUTERS/Baz Ratner

Pour ses proches et son parti, c’est le soulagement. Vital Kamerhe a quitté Kinshasa, ce lundi 3 janvier, à bord d’un jet privé loué pour l’occasion. L’ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, qui a bénéficié d’une mise en liberté provisoire en décembre dernier, était accompagné de Michel Moto, son assistant et directeur de communication, et de Maneno Riziki, son médecin.

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La veille du départ, sa femme, Hamida Chatur, avait elle aussi quitté la RDC. Si un certain flou a d’abord entouré sa destination finale, le couple Kamerhe a maintenant posé ses valises en France, en région parisienne.

« L’information a été gardée secrète jusqu’à la dernière minute, pour éviter que cela ne capote, explique à Jeune Afrique une source proche du dossier. Vital Kamerhe devait partir quelques jours plus tôt, mais il a fallu négocier avec le pouvoir, qui avait besoin de certaines garanties. »

Pas plus de 30 jours

Réclamée depuis de nombreux mois, cette évacuation sanitaire a fait l’objet d’âpres discussions entre Félix Tshisekedi et son ancien directeur de cabinet, mais aussi au sein de l’entourage du chef de l’État, toujours partagé sur le sort à réserver à cet allié encombrant mais utile.

Selon nos informations, c’est peu avant Noël que le procureur général près la Cour de cassation a signé l’ordonnance permettant à Vital Kamerhe d’aller se faire soigner à l’étranger. Ainsi que le précisaient les termes de sa remise en liberté, celui-ci n’avait en effet pas le droit de quitter Kinshasa sans l’autorisation écrite du procureur, et ce, pour une durée n’excédant pas trente jours.

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Arrêté le 8 avril 2020, le patron de l’Union pour la nation congolaise (UNC) a été condamné à vingt ans de prison en première instance, le 20 juin 2020, en même temps que l’entrepreneur libanais Samih Jammal, son principal co-accusé, et Jeannot Muhima Ndoole. Un an plus tard, sa peine a été réduite en appel à treize années de détention. La justice congolaise l’avait reconnu coupable du détournement de plus de 48 millions de dollars destinés à la construction de logements sociaux dans le cadre du programme dit des cent jours.

Vital Kamerhe, dont l’état de santé « s’est largement détérioré depuis le début de son incarcération », selon la Cour de cassation, avait bénéficié d’une remise en liberté provisoire le 6 décembre dernier. La justice congolaise s’était basée sur les rapports médicaux datés des 20, 21 et 24 avril 2020, du 18 décembre de la même année, ainsi que des 30 mars, 8 avril et 27 octobre 2021, qui faisaient état de difficultés cardiaques et de problèmes de l’appareil digestif.