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Diplomatie : l’exception sénégalaise
Pour la quatrième fois dans l’histoire du pays, le Sénégal va assurer la présidence de l’organisation panafricaine. Après Léopold Sédar Senghor (1980) et Abdou Diouf (1985 et 1992), ce sera au tour de Macky Sall de présider aux destinées du continent en prenant la tête de l’Union africaine (UA) pendant un an, à partir de février 2022. Et c’est peu dire que les attentes sont nombreuses.
En 2021, plombé par la pandémie de Covid-19, le mandat de Félix Tshisekedi s’est soldé par un bilan en demi-teinte. S’il a été l’occasion du « retour de la RDC sur la scène diplomatique », selon le président congolais, il a aussi été marqué par de nombreuses crises. Trois coups d’État en Afrique de l’Ouest et une grave crise politique en Éthiopie, là même où se trouve le siège de l’UA.
Si la pandémie le permet, c’est donc à Addis-Abeba que Macky Sall devrait prendre les rênes de l’organisation. Après Félix Tshisekedi, il sera chargé de tenter de trouver une solution au conflit entre les forces gouvernementales éthiopiennes et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), alors même que ces derniers ont taxé l’UA de « partialité » et que les efforts menés par le représentant de l’organisation continentale, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu, ont tous échoué.
Des transitions militaires qui se prolongent
Les transitions militaires en Guinée, au Tchad et surtout au Mali, voisin du Sénégal, seront suivies de très près par Macky Sall. Le président sénégalais a donné le ton, en décembre, dans un entretien accordé à RFI et France 24. « Nous ne pouvons pas accepter que dans cette partie de l’Afrique, des militaires prennent le pouvoir par les armes. Nous sommes en démocratie et le pouvoir se conquiert par les élections », a dénoncé le chef de l’État en insistant sur le fait que ces régimes transitoires devaient prendre fin et céder leur place à des autorités issues d’élections libres et transparentes.