Politique
FBL-AFR-2017-FEATURE-BLACK AND WHITE A picture shows a girl holding an umbrella as a man somersaults at a beach in Libreville on the sidelines of the 2017 Africa Cup of Nations football tournament on January 15, 2017.
© GABRIEL BOUYS/AFP

Cet article est issu du dossier

Gabon : après le pétrole, des idées ?

Voir tout le sommaire
Économie

Gabon : Alida Ndong Aboghe veut faire recette avec la culture bantu

Fille de commerçants, la trentenaire gabonaise est une serial entrepreneuse à la tête d’une enseigne alimentaire haut de gamme, d’un restaurant-bar et d’une ligne de vêtements.

Réservé aux abonnés
Mis à jour le 26 décembre 2021 à 16:08

EZRA SIERRA

Le style baroque du village africain est présent dès l’entrée. En longeant l’allée principale, qui irrigue des cases où le bois, le bambou et les feuilles de bananier séchées font leur loi, on observe quelques fresques côtoyant des vêtements aux motifs locaux, sortis tout droit de Mystic Bantu Création, entreprise de confection (dont ligne se nomme « mon mari est capable »), l’une des dernières créations d’Alida Ndong Aboghe, également fondatrice de Bango, une enseigne spécialisée dans la viande haut de gamme et les fruits de mer.

À Lire Au Gabon, La Clé des champs cultive la fibre locale

Restaurant-bar en vogue, lové, en bord de mer, dans le quartier Batterie-IV, à Libreville, le Mystic Bantu se distingue d’emblée par son décor, où tout exhale l’esprit… bantu. On peut y déguster du nkumu, des feuilles finement hachées et relevées par une soupe alliant champignons, chenilles fumées et poisson.

Exporter le concept

Les amateurs de sensations fortes y siroteront un cocktail à base d’iboga (illustre arbuste aux vertus hallucinogènes) ou encore « l’os de gorille », un mélange de gingembre, d’alomo bitters, de corossol et de sodabi. Peut-être est-ce ce qui y a attiré l’acteur Samuel L. Jackson lors de son passage à Libreville, il y a deux ans.

elle espère inciter ses compatriotes à sauter le pas et à créer leur activité

Temple entièrement voué à la promotion de la culture locale, l’établissement reflète la personnalité de sa créatrice, férue de spiritualité africaine. « J’enrage de voir que la culture de mon pays, son potentiel forestier et l’immense richesse culinaire, médicinale, décorative et artistique que renferment ses plantes ne sont pas valorisés », peste la patronne du Mystic Bantu.

À Lire Dix choses à savoir sur Folorunsho Alakija, la deuxième Africaine la plus riche du continent

Diplômée en marketing et en hôtellerie, Alida Ndong Aboghe, 38 ans, a aussi de qui tenir en matière d’esprit d’entreprise, elle qui a grandi dans une famille commerçante du Woleu-Ntem. Comme son modèle, la Nigériane Folorunsho Alakija qui contrôle notamment la société Famfa Oil Limited, elle espère inciter ses compatriotes à sauter le pas et à créer leur activité. Pour sa part, elle souhaite étendre le concept du Mystic Bantu à d’autres villes du Gabon, et même l’exporter dans d’autres pays du continent.