Ce devait être sa « ligne rouge ». Le 15 août dernier, dans une interview à Jeune Afrique, Moïse Katumbi affirmait que si le processus de désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) allait à son terme sans consensus, c’est-à-dire avec Denis Kadima dans le rôle de président, il se retirerait de la majorité.
Après la confirmation de la composition du bureau de la Ceni par ordonnance présidentielle, le 22 octobre, tous les regards s’étaient logiquement tournés vers l’ex-gouverneur du Katanga. Katumbi avait donc, dans la foulée, annoncé des consultations qui devaient le mener à statuer sur son avenir au sein de la coalition présidentielle. Son entourage proche n’entretenait à l’époque aucun suspens et ne tablait que sur une seule option : le divorce d’avec le chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Mais deux mois après le lancement de ces consultations, qui se sont déroulées à Kinshasa et Lubumbashi et qui se sont poursuivies lors d’une tournée en Europe et aux États-Unis, le positionnement de Moïse Katumbi semble toujours aussi flou : sa formation demeure membre de la majorité et est, de fait, l’alliée de Tshisekedi. Mais lui a, depuis plusieurs mois déjà, pris ses distances.