Politique

Maroc, Algérie, Tunisie… L’irrémédiable déclin des Frères musulmans

Défaits au Maroc, marginaux en Algérie, honnis en Tunisie : les partis liés aux Frères musulmans sont partout en crise dans la zone. Radiographie d’un désamour, une décennie après leur retour ou leur inclusion à la vie politique.

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Mis à jour le 17 décembre 2021 à 15:48

Saad Dine El Otmani, alors chef du gouvernement du Maroc, lors de la 14e Rencontre de haut niveau France-Maroc, le 19 décembre 2019 à l’hôtel de Matignon, à Paris. © NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Le crépuscule de l’islamisme est-il arrivé ? Défaits au Maroc, marginaux en Algérie, bannis en Tunisie, sous perfusion turque en Libye, interdits en Égypte, chassés du pouvoir à Khartoum : les partis liés organiquement ou idéologiquement au mouvement des Frères musulmans sont en déroute sur tous les fronts d’Afrique où ils avaient triomphé après 2011. Ces échecs en série au cœur du monde musulman scellent-ils l’échec global de l’islam politique, diagnostiqué régulièrement depuis le début des années 1990 ?

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Pour les observateurs les plus critiques, l’islamisme a échoué dans toutes ses tentatives, révolutionnaires puis sociales et enfin électorales, à faire triompher un projet théocratique global auquel il n’a jamais renoncé : la ré-islamisation de la société comme préalable à la restauration de l’État islamique califat.

Une faillite tantôt attribuée au dogmatisme de sa doctrine, à l’hybris de ses dirigeants parvenus au pouvoir dans la foulée des révolutions arabes, après des décennies d’exclusion. Tantôt, au contraire, à leur obsession du maintien au pouvoir, et, partant, de leurs compromissions politiques.