Loin de paver le chemin vers la démocratie, l’élection présidentielle libyenne prévue en décembre pourrait, au contraire, préparer le terreau d’un nouveau conflit. À moins d’un mois du rendez-vous électoral, les clivages s’intensifient dans le pays, où prévaut un chaos sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Chargé de mettre en œuvre le processus, le représentant de la Haute Commission nationale électorale (HNEC) libyenne, Imad Al-Sayeh, semble désemparé. Il a considéré, le 26 novembre, que le calendrier électoral était intenable. Mais la responsabilité de ce fiasco incombe en partie à la HNEC, selon le consultant et ancien président de la HNEC, Otman Gajiji.
« Elle a perdu beaucoup de temps avant de lancer les procédures, déplore-t-il. Il est impensable que les électeurs n’aient que deux semaines pour connaître les candidats. »
Mais pour lui, « la vraie question » reste « pourquoi organiser une présidentielle maintenant alors que l’élu ne pourra représenter qu’une partie du pays ? Car la Libye est complètement divisée, les candidats de l’ouest ne peuvent pas aller à l’est et vice versa, pas plus que les électeurs. Nous aurions dû nous concentrer sur une élection parlementaire qui aurait pu permettre de renouveler le parlement et d’avancer ensuite ».