Politique

Burkina Faso : comment Kaboré, sous pression, gère la crise

Après l’attaque survenue à Inata le 14 novembre, le président burkinabè est déterminé à protéger son mandat, malgré la colère de l’opposition et de la rue.

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Mis à jour le 24 novembre 2021 à 17:15

Roch Marc Christian Kaboré, le 11 novembre à Paris. © Gonzalo Fuentes/REUTERS

Le 23 novembre, jour-même de l’inhumation de trente-sept des cinquante-trois soldats tombés dans l’attaque de leur poste de gendarmerie près de la frontière malienne, Roch Marc Christian Kaboré devait recevoir les chefs coutumiers du pays, mais cette réunion a été annulée à la dernière minute. Il suit personnellement l’évolution de la situation en se tenant informé au quotidien auprès de son ministre de la Défense, le général Aimé Barthélémy Simporé et du patron des renseignements, le colonel-major François Ouédraogo.

L’appel de Goïta

Depuis l’attaque d’Inata, perpétrée par une colonne de pick-up et de motos transportant plus de 300 assaillants armés venus du Mali, Roch Marc Christian Kaboré continue par ailleurs de recevoir de nombreux appels téléphoniques de ses pairs. Après lui avoir présenté ses condoléances, Assimi Goïta a ainsi émis le souhait de renforcer leur coopération, et notamment le partage de renseignements. Toujours selon nos informations, les deux hommes se sont par ailleurs promis d’étudier la possibilité d’organiser une opération conjointe à la frontière des deux pays, confrontée aux groupes terroristes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique et à l’État islamique.

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Le président burkinabè s’est aussi entretenu, entre autres, avec ses pairs nigérien Mohamed Bazoum, dont le pays est également en proie aux violences terroristes et comorien, Azali Assoumani. Bien que des recherches soient toujours en cours pour tenter de retrouver d’éventuels survivants de l’attaque d’Inata, une réunion des chefs d’État du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) est prévue d’ici à la fin novembre à N’Djamena, pour tenter de relancer la force conjointe. Avec près de 5 000 hommes, cette dernière est censée agir dans la zone des trois frontières. Lors de cette réunion, les présidents sahéliens tenteront de s’accorder sur une date de reprise des opérations, prévue dès 2022.