Les Russes sont-ils définitivement écartés de la gestion des douanes centrafricaines ? Et la France y est-elle pour quelque chose ? Début octobre, après plusieurs semaines de polémique, Bangui a annoncé au chef de la mission économique russe la fin de sa « mission d’assistance technique auprès des différents postes de la douane centrafricaine ».
Entamée en mai dernier, cette collaboration avait fait couler beaucoup d’encre, tendant davantage encore les relations déjà difficiles qu’entretiennent Paris et Bangui. Officiellement, le but était de mieux lutter contre les fraudes en matière de transit et donc d’améliorer le niveau des recettes perçues par l’État. Mais nombre d’observateurs et de diplomates ont immédiatement soupçonnés Moscou d’avoir fait main basse sur une véritable manne financière (les recettes douanières représentent près du tiers du budget de l’État). Certains laissaient même entendre que cela permettait aux Russes de financer la coûteuse présence en Centrafrique des groupes paramilitaires liés à la société Wagner, appelés pour aider à combattre les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).