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Gabon : après le pétrole, des idées ?
Elle a les clefs. Samedi 13 novembre, Paulette Missambo a été élue présidente de l’Union nationale (UN) à l’issue d’un scrutin haletant et serré. Âgée de 71 ans, cette ancienne ministre d’État l’a emporté par 308 voix contre 300 pour son concurrent, Paul Marie Gondjout.
Pilier des différents gouvernements d’Omar Bongo Ondimba, tour à tour ministre de la Fonction publique, de l’Éducation nationale avant de prendre en charge le département de la Santé, cette forte tête qui a démissionné en 2009 du parti au pouvoir est décrite comme étant une « bosseuse ». Fille d’un notable de Lastourville (Ogooué-Lolo), linguiste formée à l’université de Lille, en France, enseignante et veuve de l’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba (autre figure charismatique de l’UN, décédé en septembre dernier), la voici patronne du parti qu’elle a cofondé en 2010 avec André Mba Obame. Nantie de cette toute nouvelle légitimité, Paulette Missambo va-t-elle briguer l’investiture de son parti à la présidentielle de 2023 ? Entretien.
Jeune Afrique : Vous avez été élue présidente de l’Union nationale, que ferez-vous de cette victoire ?
Paulette Missambo : En 2009, une succession de type monarchique a été imposée à notre pays, au mépris de la vérité des urnes. En réponse à cette négation de la souveraineté du peuple et de la démocratie, des compatriotes ont décidé de créer l’Union nationale, non pas pour servir les ambitions d’une personne, mais pour se mettre au service des Gabonais. C’est cette vocation première que nous devons retrouver et qu’incarne l’équipe que je conduis pour la direction de notre parti.
Nous devons mobiliser les Gabonais autour d’une ambition commune : rétablir la République et l’État de droit afin de construire une communauté de destin. Mon arrivée à la tête de notre parti devra être perçue comme une réaffirmation de ces fondamentaux.