Sénégal : les élections locales, premier grand test pour Macky Sall avant 2024

Toutes les listes d’investitures pour le scrutin du 23 janvier 2022 ont désormais été déposées. Qui sont les principaux candidats ? Quels grands duels ? Quels enjeux ? Jeune Afrique fait le point.

Le scrutin local sénégalais aura lieu le 23 janvier 2022 © Pierre Vanneste/Hans Lucas via AFP

Le scrutin local sénégalais aura lieu le 23 janvier 2022 © Pierre Vanneste/Hans Lucas via AFP

Publié le 4 novembre 2021 Lecture : 5 minutes.

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Macky Sall assumera en février la présidence tournante de l’Union africaine, dans un contexte sécuritaire, politique, économique et sanitaire particulièrement délicat. Jusque là épargné par le jihadisme et les tensions politiques, peu touché par le Covid-19, Dakar pourra-t-il faire profiter le reste du continent de son expérience et de sa stabilité ?

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Une première grande étape a été franchie dans la nuit de mercredi 3 novembre au Sénégal, dans la perspective des élections municipales. Les différents partis, coalitions et listes indépendantes du pays avaient jusqu’à minuit pour déposer la liste de leurs candidats pour le scrutin du 23 janvier 2022. « Je n’ai pas dormi depuis 48 heures, mais on commence à en voir le bout », confiait un membre d’une des principales coalitions de l’opposition.

Jusqu’au bout, la constitution de ces listes aura donné lieu à d’intenses tractations au sein des formations politiques. Et généré frustrations, déceptions… et quelques trahisons. Tour d’horizon des grands enjeux de ce scrutin, local certes, mais qui pourrait avoir des implications nationales cruciales pour la suite du second mandat de Macky Sall.

Nous avons 2024 en ligne de mire, assure un conseiller de l’opposition

Pourquoi ces élections seront cruciales ?

Plusieurs fois reporté par le pouvoir, ce scrutin municipal sera le premier depuis la réélection de Macky Sall, en février 2019. Situé à mi-chemin de son deuxième mandat qui prendra fin en 2024 -, dont on ne sait pas encore s’il sera le dernier, il fera figure de premier grand test avant la présidentielle. « Quand Idrissa Seck a rejoint le pouvoir [en novembre 2020], on s’est dit que Macky Sall était encore plus fort, confie le président d’un parti allié au PDS. Il fallait créer quelque chose. » « Nous avons 2024 en ligne de mire : plus nous gagnons de collectivités [aux locales], plus nous avons de chances de voir le pouvoir changer de camp », ajoute le conseiller d’un candidat de l’opposition appartenant à la coalition concurrente.

« C’est une erreur de penser que les élections municipales ont un enjeu national. Les locales sont avant tout des affaires de cuisine interne au sein des partis et des coalitions », estime pour sa part un opposant de longue date à Macky Sall. Plus que jamais, ce scrutin laisse la part belle aux ambitions personnelles et aux luttes intestines : de quoi fragiliser certaines alliances historiques ?

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