Économie

COP26 : où vont les financements climatiques en Afrique ?

Il y a dix ans, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. Mais les promesses n’ont pas été tenues. Combien le continent a-t-il reçu, dans quels secteurs ? Qui sont les principaux bailleurs ? JA fait le point en infographies.

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Mis à jour le 22 novembre 2021 à 15:49

© Education Images/Universal Images Group via Getty Images

« Mes compatriotes endurent le tribut d’une crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé », a martelé le président malgache Andry Rajoelina lors du sommet pour l’accélération de l’adaptation en Afrique qui se tient à l’occasion de la COP26, en cours à Glasgow (en Écosse), alors que l’île subit actuellement la première famine au monde directement causée par la crise climatique, selon l’ONU.

Tour à tour, les dirigeants africains ont tiré la sonnette d’alarme et appelé les pays développés à respecter leurs engagements et à augmenter leurs objectifs. En effet, le continent – le plus vulnérable au changement climatique alors qu’il émet à peine 3 % du carbone produit dans le monde – n’a concentré que 26 % des financements climatiques, soit 18,5 milliards de dollars par an.

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Le 3 novembre, les pays développés ont formulé de nombreuses promesses. Parmi elles, une initiative estimée à 8,5 milliards dollars, financée par le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Union européenne et les États-Unis pour aider l’Afrique du Sud à sortir du charbon et un fonds de 1,5 milliard de dollars pour protéger la forêt du bassin Congo.

Dette climatique

Mais concrètement, qu’en est-il de la promesse initiale ? En 2009, lors de la COP15 de Copenhague, les pays développés, qui sont les principaux pollueurs, s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 afin d’aider les pays en développement et se partager ainsi le poids de cette « dette climatique ». Mais dix ans plus tard, l’objectif n’a pas été atteint et vient même d’être décalé à 2023…

En outre, les modalités de suivi et d’attribution de cette enveloppe globale sont encore très floues. Par exemple, les investissements publics se sont davantage concentrés sur les projets d’atténuation consistant à diminuer les émissions de CO2, au détriment des projets d’adaptation destinés à se préparer à absorber l’impact du changement climatique, qui sont pourtant cruciaux en Afrique, et demandent 33 milliards de dollars par an selon le Centre mondial pour l’adaptation.

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Plus surprenant encore, la vulnérabilité des pays au changement climatique ne semble pas avoir été un critère d’allocation. Des indicateurs existent pourtant, à l’image de l’indice de vulnérabilité physique au changement climatique (PVCCI) développé par la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi) précisément pour aiguiller ce type de financement.

Une chose est sûre, comme l’a lui-même admis le président français, Emmanuel Macron, lors de son allocution à la COP26 le 4 novembre, ces financements ne vont pas aujourd’hui à ceux qui en ont le plus besoin. La preuve en infographies.

Detteclimatique [23]_Plan de travail 1

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Detteclimatique [V5]-02

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