Le 19 octobre, pour sa première visite au Togo, qualifiée « d’historique » par les autorités de ce pays, Recep Tayyip Erdogan, le président turc, était accompagné de son épouse, Emine, et de ses ministres Mevlüt Çavuşoglu (Affaires étrangères), Hulusi Akar (Défense), Fatih Dönmez (Énergie et Ressources naturelles) et Mehmet Mus (Commerce).
Après un tête-à-tête, Faure Essozimna Gnassingbé et Recep Tayyip Erdogan ont rejoint leurs pairs libérien George Weah et burkinabè Roch Marc Christian Kaboré dans une résidence à Lomé II. Les quatre chefs d’État ont déjeuné ensemble, en compagnie de leurs ministres des Affaires étrangères respectifs.
À l’issue de ce déjeuner, le président Erdogan s’est entretenu seul à seul avec Roch Marc Christian Kaboré, puis avec George Weah, avec qui il partage une passion pour le football (dans sa jeunesse, Erdogan, grand admirateur de Franz Beckenbauer, a été joueur semi-professionnel).
Coopération militaire
Une séance de travail a réuni les ministres des Affaires étrangères, le Togolais Robert Dussey et le Turc Mevlüt Çavusoglu, Victoire Tomégah-Dogbé, la Première ministre togolaise et les ministres Sani Yaya (Finances), Kokou Edem Tengue (Économie maritime), Essozimna Marguerite Gnakadè (Armées) ainsi que des députés togolais et turcs.
La coopération militaire a été au cœur des échanges entre Faure Gnassingbé et ses hôtes. Le président turc s’est dit favorable à des partages de renseignements en matière de lutte antiterroriste au Sahel, à l’octroi de bourses de formation aux cadres de l’armée et à un appui logistique.
En revanche, l’accord de défense bilatéral qui avait été envisagé n’a pas été complété et, selon nos sources, sera signé ultérieurement.
Il a ensuite été question de coopération maritime (Lomé a mis en avant les atouts de son port en eau profonde).
Le président turc a ensuite assuré son homologue de la disponibilité des entreprises de son pays pour réaliser des investissements au Togo, dans les secteurs de l’énergie, du bâtiment, de l’agriculture et du tourisme. Un forum économique bilatéral sera organisé à Lomé en janvier 2022.
Par ailleurs, le projet de la Turkish Airlines de desservir l’aéroport de Lomé, retardé par la pandémie de Covid-19, a été évoqué. Les ministres des Transports des deux pays devraient en examiner les modalités.
Ambassades et écoles
Deux textes ont été signé. Le premier porte sur un échange de terrains destinés aux représentations diplomatiques des deux pays. La Turquie, qui a ouvert son ambassade à Lomé le 1er avril 2021, espère voir le Togo lui emboîter le pas d’ici à la fin de 2021.
Second texte conclu : un accord de siège accordé par le Togo à la fondation turque Maarif, dont le président, Birol Akgün, avait fait le déplacement à Lomé. Après avoir ouvert des bureaux dans la capitale togolaise, cette organisation publique a transformé un ancien établissement scolaire, situé à l’entrée nord de la cité OUA, en une « école turque Maarif », ce qui tourne définitivement la page de l’École internationale Zodiaque créée par les adeptes de Fethullah Gülen, cet imam qu’Ankara accuse d’être le chef du mouvement terroriste responsable du coup d’État du 15 juillet 2016.
