Maroc : un pass vaccinal qui ne passe pas ?

À partir du 21 octobre, le pass vaccinal entre en vigueur au royaume. Le point sur une mesure qui fait grincer des dents, alors que 70 % de la population est déjà vaccinée.

Administration d’une dose de Sinopharm contre le Covid-19 dans le cadre de la campagne locale de « vaccinodrome intelligent », dans le quartier d’Errahma, près de Casablanca, le 9 août 2021. © FADEL SENNA/AFP

Administration d’une dose de Sinopharm contre le Covid-19 dans le cadre de la campagne locale de « vaccinodrome intelligent », dans le quartier d’Errahma, près de Casablanca, le 9 août 2021. © FADEL SENNA/AFP

Publié le 20 octobre 2021 Lecture : 5 minutes.

La nouvelle est tombée comme un couperet et s’est répandue comme une trainée de poudre. Le 18 octobre, le gouvernement marocain a annoncé l’entrée en vigueur du pass vaccinal à compter du 21 octobre.

Instantanément, sur les réseaux sociaux, l’annonce a été accueillie avec un dramatisme quelque peu grandiloquant. Zakaria Garti, fondateur du mouvement Maan et « principal banker » à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (EBRD), a ainsi exigé une marge supplémentaire : « Rendre le passeport vaccinal obligatoire avec un délai aussi court de prise d’effet est une aberration et une décision incompréhensible. Pourquoi ne pas avoir opté, à l’instar d’autres pays, pour un délai raisonnable de quelques semaines ? »

Rachid Achachi, polémiste et chroniqueur, parfois considéré comme le « Zemmour marocain », a dénoncé « un abus d’autorité ». Avant de poursuivre : « L’imposer est une aberration, le faire sans un moratoire d’au moins un mois est une atteinte à la dignité des Marocains », le tout agrémenté d’un hashtag « pass de la honte ».

C’est exactement comme lorsqu’on était enfant, les parents avertissent et après ils punissent

Ultime coup de tonnerre, Mouna Hachim, auteure à succès et passionnée d’histoire, a annoncé l’annulation de toutes les rencontres prévues autour de son dernier livre et « l’entrée en hibernation forcée le temps que dure la pandémie et toutes les mesures qui s’en suivent. Aucune loi ne me fera injecter une substance dans mon corps sans mon accord. »

Le lendemain, ces trois personnes et d’autres personnalités publiques, dont Nabila Mounib, députée PSU (Parti socialiste unifié), Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), ou encore Amina Maelainine, ex-député et membre du Parti de la justice et du développement (PJD), ont signé une pétition contre la mesure gouvernementale. Ce « front antipass vaccinal » fustige essentiellement une décision « sans aucun préavis ou délai, ni débat national sur la question ».

Un pass plus sévère qu’en France

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