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Pour le Nouvel An, la superstar congolaise de la musique Fally Ipupa a choisi le Lepic Villa Hotel afin de donner une grande fête, avec des invités triés sur le volet. Plus récemment, c’est une princesse dubaïote qui a séjourné plusieurs jours dans l’une des chambres de cet établissement.
Des ministres, des députés, des hommes d’affaires, des artistes, des footballeurs – comme Didier Drogba – s’y croisent et ont ici leurs habitudes. En quelques années, le Lepic Villa Hotel s’est imposé comme un lieu prisé de personnalités à la recherche de calme et de discrétion, un luxe dans l’effervescente capitale économique ivoirienne.
À l’abri des regards
C’est au fond d’une impasse, rue Lepic, dans la commune huppée de Cocody, qu’est niché l’établissement. Ne comptez pas sur des panneaux ou des écriteaux pour vous signaler l’endroit. Murs blancs, portail blanc. L’entrée est intentionnellement sobre. L’adresse se repasse grâce au bouche-à-oreille.
C’est un endroit unique de par son histoire et son positionnement
« Nos clients viennent ici pour être à l’abri des regards, pour se sentir protégés et avoir la sensation de s’évader d’Abidjan, alors même que nous sommes au cœur de la capitale économique », explique l’Ivoirien Joel Bohui – qui a suivi des études d’hôtellerie en Afrique du Sud –, directeur du lieu depuis deux ans. C’est sous son impulsion que la « boutique-hôtel » est montée en gamme, jusqu’à devenir cette adresse incontournable.

Joel Bohui, directeur du Lepic Villa Hotel. © Issam Zejly pour JA
Le Lepic Villa Hotel expose des œuvres de nombreux artistes. Face au bar, près de la terrasse, se trouve une toile très pop du peintre Kadarik, un Français résidant à Abidjan. Au détour d’un escalier, on tombe sur une superbe série de portraits de la star ivoirienne DJ Arafat (décédée en 2019 dans un accident de moto) réalisée par le flamboyant photographe Louis Philippe de Gagoue, lui aussi disparu, en août, à Abidjan. Quelques marches plus haut, une banquette rouge réalisée par l’artiste ivoirien Jean Servais Somian orne le palier.
Comme à la maison
Ancienne résidence du premier gouverneur d’Abidjan, le Lepic Villa Hotel a été imaginé au début des années 1980 par le Français Henri Chomette, connu pour avoir été l’architecte en chef de la ville d’Addis-Abeba dans les années 1950 et à qui l’on doit notamment l’hôtel de ville d’Abidjan, inauguré en 1956, l’ambassade de France à Ouagadougou, en 1966, ou encore le Centre de conférences de Dakar en 1979.
L’hôtel a été racheté et rénové en 2019 par Yohannes Mekbebe, homme d’affaires américain d’origine éthiopienne, à la tête depuis un an de la chambre de commerce américaine en Côte d’Ivoire. « Sa mère a eu un véritable coup de cœur pour l’endroit, qui était alors dans un état piteux », confie Joel Bohui.

Le Lepic Villa Hotel, a été imaginé au début des années 1980 par le Français Henri Chomette, architecte en chef de la ville d’Addis-Abeba dans les années 1950. © Issam Zejly pour JA
Et, tandis qu’à Abidjan se multiplient les hôtels qui appartiennent à de grandes chaînes internationales, le Lepic Villa Hotel tient à son indépendance. « C’est un endroit unique de par son histoire et son positionnement. Avec dix-sept chambres, je peux me targuer de connaître tous les clients et d’être aux petits soins pour eux. Nous voulons que chaque hôte se sente comme à la maison », insiste le directeur.
Une vingtaine de personnes y sont employées, de l’administration aux cuisines – le restaurant dispose de soixante places. Une extension ainsi que certaines rénovations, comme celle du spa, sont en projet. Joel Bohui, qui est aussi titulaire d’un diplôme de sommelier, entend également développer prochainement une solide carte des vins pour ses clients, exigeants.