Crise Algérie-France : quelles conséquences pour les opérations au Sahel ?
La brouille entre Alger et Paris devrait avoir un impact non-négligeable sur les activités anti-terroristes de l’armée française dans la bande sahélo-saharienne.
C’est le chef d’état-major algérien lui-même, Saïd Chengriha, qui serait à la manœuvre pour diriger les représailles contre Paris. Parmi les griefs retenus par le général contre Paris depuis plusieurs mois, il en est un qui ne passe pas : la réaction jugée trop timorée des autorités françaises sur l’affaire Pegasus, perçue comme une volonté d’étouffer le scandale pour complaire au Maroc.
Pour les autorités algériennes, cette mansuétude est d’autant moins compréhensible que, vue d’Alger, l’affaire Pegasus constitue quasiment un casus belli avec le voisin marocain.
Approvisionnement des troupes
La réduction du quota de visas octroyés aux Algériens, annoncée par le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal le 28 septembre, puis les propos d’Emmanuel Macron sur le « système politico-militaire » algérien, ont augmenté l’ire de Saïd Chengriha, qui a ordonné le jour même de barrer la route aux appareils militaires français et d’annuler l’accord de survol du territoire algérien donné par Bouteflika au début des opérations françaises au Mali en 2012.
Plus du quart des besoins en carburant de l’armée française dans le Nord-Mali étaient assurés par l’Algérie
Cette interdiction n’a même pas été signifiée préalablement à l’armée française ; ce n’est qu’en vol que les pilotes de l’armée de l’air ont découvert la situation. Au moins quatre avions ont dû rebrousser chemin le 2 octobre, jour de l’entrée en vigueur de l’interdiction.
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