Selon nos informations, Kabiné Komara épaule discrètement les militaires au pouvoir à Conakry depuis la chute d’Alpha Condé, le 5 septembre. L’ancien Premier ministre multiplie les démarches auprès des pays de la Cedeao et de l’Union européenne (UE) pour le compte du Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD).
Des noms pour la primature
Selon un ex-membre du gouvernement, il rédige « beaucoup de courriers aux partenaires du pays en vue d’atténuer les mesures de sanctions contre la Guinée ». La Cedeao a en effet annoncé des mesures contre les auteurs du coup d’État. Selon l’un de ses proches, Kabiné Komara « rédige également des notes à la junte, notamment sur les questions de bonne gouvernance ».
Alors que Mamadi Doumbouya a prêté serment le 1er octobre devant la Cour suprême et qu’un Premier ministre doit être désigné dans les prochains jours, Kabiné Komara recommande des noms au CNRD. Pourrait-il lui-même obtenir le poste ? Selon nos sources, des proches de Doumbouya lui déconseillent de nommer une personnalité issue de la même ethnie que lui (malinké), de surcroît originaire de Kankan.
Premier ministre de Dadis
En 2008, la junte alors au pouvoir avait déjà fait appel à lui pour devenir le « Premier ministre de consensus » suite aux mouvements sociaux qui s’étaient multipliés l’année précédente. Le 30 décembre, au lendemain du décès de Lansana Conté et de la prise du pouvoir par le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) dirigé par Moussa Dadis Camara, Kabiné Komara avait rejoint l’aéroport de Conakry à bord d’un vol spécial en provenance du Caire. Il officiait alors à la Banque africaine d’import-export (Afreximbank).
Il était resté en poste jusqu’en janvier 2010, date à laquelle Dadis Camara a cédé le pouvoir à Sékouba Konaté. Il avait ensuite officié comme haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Ses relations avec Alpha Condé, bonnes au début du premier mandat de ce dernier, s’étaient considérablement dégradées ces dernières années. Proche du Français Jean-Yves Ollivier, il est membre du conseil consultatif de la Fondation Brazzaville.