Elle n’en finit plus de multiplier les projets. One woman shows, chroniques sur France Inter, roman, film, et, désormais, bande dessinée. Le 6 octobre, Roukiata Ouédraogo a publié, avec la dessinatrice Aude Massot, Ouagadougou pressé, une BD inspirée de son spectacle éponyme qu’elle a joué sur les planches entre 2012 et 2016. Dans cette autofiction drôle et subtile, la comédienne franco-burkinabè, diplômée du prestigieux Cours Florent, raconte sa jeunesse entre Ouaga et Paris, et les péripéties, partagées par tant d’immigrés, du retour au pays.
Entre deux dates de son spectacle Je demande la route, qui l’emmènera en tournée dans toute la France – ainsi qu’en Côte d’Ivoire – jusqu’en 2023, « Rouki », comme la surnomme ses proches, s’est posée dans un café près des Champs-Élysées. Pour JA, celle qui est arrivée en France à 20 ans et qui a connu bien des galères avant de connaître une carrière florissante, a accepté de se confier sur la situation dans son pays d’adoption à sept mois de la présidentielle d’avril 2022. En ne cachant pas sa préoccupation face à la progression de l’extrême-droite et des discours anti-immigration au sein de la société française.
Jeune Afrique : Êtes-vous inquiète face à la montée politique et médiatique d’Éric Zemmour en France ? Comment l’expliquez-vous ?
Roukiata Ouédraogo : Oui je suis inquiète. C’est assez aberrant de donner autant de visibilité médiatique à une telle personne. On le voit beaucoup et donc forcément il y a des gens qui vont se laisser convaincre. C’est préoccupant que le milieu médiatique donne autant de place à quelqu’un comme Éric Zemmour.